Chantal et Jean traversent les Amériques

Jeudi 10 et vendredi 11 janvier.

On quitte Cajamarca assez tôt. Peu de trafic et c'est tant mieux. Aujourd'hui on roule sur l'asphalte. On rencontre six motocyclistes sur la route : trois du Vénézuela en GS et trois du Pérou en KTM. C'est la première fois qu'on rencontre autant de motos et en plus dans la même journée!

On roule sur la Panamericana direction sud, et vers la mer, et tranquillement le vert de la campagne fait place à des montagnes de roc et de sable et à un paysage désertique. Il fait aussi beaucoup plus chaud. Le vent souffle très fort et du sable balaie la route. Gros changements avec les routes des derniers jours!

On s'arrête dans la ville de Huantchaco, ville directement sur le bord du Pacific et reconnue pour le surf. Il y a beaucoup de monde, le temps est beau et chaud alors on décide d'y rester deux jours car demain nous allons visiter le site archéologique de Chan-Chan.

Vendredi matin, on prend le bus et on s'en va visiter Chan-Chan qui est à quinze minutes de l'hôtel. Le bus nous débarque sur le bord de la route et on doit marcher vingt minutes pour arriver à l'accueil. Le chemin est en plein milieu d'un désert et on voit apparaître des immenses murs de brique et de terre des deux côtés de la route. Ça crée un effet de grandeur et on se sent tout petit.

On décide de prendre un guide pour faire la visite d'un palais. Cet endroit a été découvert vers les années 50. Le site au complet comprend neuf palais mais seulement un a été restauré partiellement depuis les années 60. C'est un travail qui demande énormément de temps et aussi beaucoup d'argent. Et c'est un travail d'une minutie extrême.

Dans la cité de Chan-Chan vivait le peuple des Chimù entre les années 500 et 1580 après JC. Tous les palais sont construits en adobe. Qu'est-ce que l'adobe? Ce sont des briques confectionnées avec un mélange de terre, d'eau et de foin. Tous les murs étaient fait avec ces briques puis recouverts de ce même mélange mais lisse cette fois. Le bas des murs avait des motifs de pélicans, d'écureuil, de poissons et beaucoup de murs plus bas, pour les divisions internes, étaient comme en forme de planche d'abeilles et ça représentait en fait des filets de pêche. Un travail de moine!

Quand un roi était élu, il se faisait bâtir un immense palais. Il y a donc neuf palais parce qu'il y a eu neufs rois. Et quand le roi mourrait, il était enterré dans son palais et ensuite le palais était condamné. Le tour du palais était entouré de murailles immenses et à l'intérieur on y retrouvait : des salles pour les rituels, des bureaux pour les administrateurs, des dortoirs, une section garde-manger, une section pour les animaux, un cimetière, un réservoir d'eau, etc. Le roi avait une femme et plusieurs concubines. Ses administrateurs et ses serveurs vivaient également à l'intérieur du palais. Les esclaves eux vivaient à l'extérieur des murailles du palais.

Ce peuple a lui aussi été conquis au XV siècle par les Incas. Le site a donc été abandonné durant 500 avant sa découverte dans les années 50. Avec les ans, comme c'est dans un désert, le tout avait été recouvert de sable. Beaucoup a été dégagé mais il en reste encore énormément à faire et de tout reconstituer prendra un temps incalculable. En tout cas, Jean et moi avons été vraiment impressionnés par l'endroit. Les gens de ce temps, avec les moyens qu'ils disposaient, ont bâtis des choses grandioses qui perdurent et qui vont continuer de perdurer. On ne peut en dire autant des projets de nos jours.

Quelques photos de Cajamarca.